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Affaire André Santini : le maire d’Issy-les-Moulineaux porte plainte pour « dénonciation calomnieuse » et « tentative d’extorsion » contre deux ex-collaborateurs

Le maire d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) André Santini a déposé plainte mercredi 23 novembre pour « dénonciation calomnieuse » et « tentative d’extorsion », a appris lundi 28 novembre franceinfo auprès du parquet de Nanterre. Il s’agit d’un recours en réaction au nouveau dépôt de plainte, le 21 septembre, par deux ex-collaborateurs du maire pour « prise illégale d’intérêt » et « entrave à un dispositif de signalement ». Pour Christelle Mazza, avocate des deux ex-collaborateurs, cette plainte d’André Santini est une « procédure bâillon et une pure intimidation ».

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Dans une première plainte déposée début juillet, les deux hommes accusaient l’ancien ministre d' »agression sexuelle », de « harcèlement sexuel et moral », comme le révélait début juillet le journal Le Monde et dont franceinfo a eu confirmation. Une enquête préliminaire est depuis ouverte. Elle est menée par la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). Selon nos informations, André Santini n’a pas encore été entendu dans le cadre de cette enquête.

Les deux hommes (dont les prénoms ont été modifiés) : Pierre, un ancien huissier qui a exercé entre 2019 et 2022 et Marc, un ancien chef de cabinet qui a exercé pendant deux ans entre 2020 et 2022 après d’autres fonctions au sein de la mairie à partir de 2011, reprochent à l’ancien secrétaire d’État, actuel vice-président du Grand-Paris, des attouchements et un système d’emprise et de soumission. Aujourd’hui les deux agents municipaux d’Issy-les-Moulineaux sont en arrêt de travail. Ils ont été rétrogradés et ont perdu une bonne partie de leur salaire. Pierre et Marc ont envoyé une plainte pour « prise illégale d’intérêt » lundi 21 novembre, selon les informations de franceinfo.

En tant que fonctionnaires, les deux hommes espéraient profiter de ce qu’on appelle la « protection fonctionnelle », une assistance juridique dont peut bénéficier un agent public, après approbation du conseil municipal. Sauf qu’il ne peuvent pas en profiter, une telle protection n’ayant pas été proposée au vote par la collectivité en ce qui les concerne. En revanche, André Santini a fait voter au dernier conseil municipal, en sa présence mais sans prendre la parole, cette protection fonctionnelle pour sa défense dans cette affaire de soupçons d’agressions sexuelles. Une décision que ces agents municipaux veulent contester en justice au pénal.

Par ailleurs, l’avocate des deux ex-collaborateurs avait déposé le 16 novembre un référé devant le tribunal administratif de Cergy pour contester ce rejet de la protection fonctionnelle demandée par ses clients. La justice administrative a rejeté « par ordonnance de tri » ce recours, estimant qu’il n’y avait pas « d’urgence » et ne statuera donc pas sur le dossier. L’avocate a l’intention de contester cette décision.


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