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Affaire Perdriau: la justice autorise Mediapart à publier son enquête, Laurent Wauquiez réagit

A la rédaction de Mediapart, on se préparait ce mercredi 30 novembre à tous les scénarios. Mais la justice vient de trancher en faveur du site d’investigation en ligne : Mediapart est autorisé à publier son enquête sur Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne. L’article a été publié dans la foulée. Laurent Wauquiez a annoncé qu’il allait déposer plainte contre Gaël Perdriau.

La justice a autorisé ce mercredi Mediapart à publier une enquête promettant de nouvelles révélations sur Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne. L’élu se trouve englué depuis plusieurs semaines dans une affaire de chantage présumé. Le tribunal judiciaire de Paris vient de faire machine arrière. L’interdiction de publication avait provoqué une levée de boucliers dans les rédactions. Pour la presse, il s’agissait d’une « censure inédite » depuis la loi de juillet 1881. 

L’avocat de l’élu stéphanois avait obtenu de la justice l’interdiction de publication de cet article le 18 novembre dernier. L’ordonnance avait été rendue en urgence, à la demande du maire de Saint-Etienne qui avait invoqué une atteinte à la vie privée, sans que Mediapart n’ait pu se défendre.

L’article contenait de nouvelles informations tirées d’un enregistrement audio du maire de Saint-Etienne. Le site d’investigation en ligne risquait une amende de 10 000 euros par extrait diffusé. Mais Médiapart a contre-attaqué et saisi en référé le tribunal parisien afin d’obtenir l’annulation de cette décision de justice. Le média en ligne vient tout juste d’obtenir gain de cause avec la rétractation de l’ordonnance. 

« La justice rétracte l’ordonnance qui nous interdisait de publier notre enquête sur les méthodes politiques de Gaël Perdriau », a tweeté Mediapart ce mercredi après-midi. L’article a été publié dans la foulée de l’annonce du délibéré « après 12 jours de censure ».

Mediapart est à l’origine de la révélation de l’affaire dite de « chantage à la sextape » qui éclabousse depuis plusieurs semaines la mairie de Saint-Etienne et a conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire pour chantage, après une plainte de Gilles  Artigues.

Dans cet article réservé à ses abonnés, Mediapart révèle aujourd’hui que le maire de Saint-Étienne a lancé « une rumeur criminelle » contre le président de région Laurent Wauquiez. Rumeur criminelle, « dont il reconnait qu’il s’agit d’une pure calomnie », affirme Mediapart. Cette enquête a été réalisée par le journaliste Antton Rouget. « Le tribunal de Paris met fin à douze jours d’une censure inédite », indique ce dernier sur son compte twitter.

Selon l’article de Mediapart mis en ligne après une décision judiciaire rétractant une première ordonnance qui bloquait toute diffusion, « Gaël Perdriau accuse à tort le président de la région Laurent Wauquiez, membre du même parti que lui mais qu’il voue aux gémonies, de la pire des choses : être un pédocriminel ». L’enquête de Mediapart se fonde sur un enregistrement audio fait dans le bureau du maire en novembre 2017, en présence de son directeur de cabinet et de son ex-premier adjoint Gilles Artigues.

Lundi 28 novembre, lors d’une conférence de presse, le maire de Saint-Etienne avait justifié sa volonté de faire cesser ces enregistrements estimés clandestins et illégaux. L’élu ligérien avait également indiqué : « j’ai tenu des propos grossiers, sans fondements aucun, qui sont tenus dans un cadre privé restreint de mon bureau, dans un moment d’extrême tension avec mon premier adjoint ». 

Le président LR de la région Auvergne Rhône Alpes Laurent Wauquiez n’a pas tardé à réagir ce mercredi. Peu après la publication de l’enquête, il indique sur son compte twitter, son intention de porter plainte pour diffamation contre le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau.

« Même si l’intéressé a été conduit à reconnaître son mensonge abject, je saisis l’autorité judiciaire et porte plainte pour diffamation contre M. Perdriau », a-t-il écrit.

Le président LR de la région ajoute « je n’imaginais pas qu’un élu de la République puisse tomber dans une telle indignité ». 

Avec AFP


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