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Afrique du Sud: à Kliptown, les oubliés de l’ANC se désintéressent de la conférence élective du parti

Publié le : 16/12/2022 – 12:45

En Afrique du Sud, le parti au pouvoir se réunit tout le weekend pour élire son président. Cyril Ramaphosa, le chef de l’Etat, se représente à la tête de l’ANC malgré un bilan contestable et la menace d’une affaire de corruption. Fracturé par des luttes internes et plombé par les affaires, l’ANC perd du terrain. L’ancien mouvement de libération semble avoir oublié les populations les plus marginalisées pour lesquelles il s’est battu, comme à Kliptown, le plus ancien township de Johannesburg.

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Avec notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson

Kliptown est un lieu symbolique pour le Congrès national africain. C’est là que le parti au pouvoir depuis 1994 a signé la charte de la liberté en 1955. Un quartier où nombre de promesses sont restées lettres mortes.

Actuellement, une partie du township est inondé, suite à des averses orageuses. Les routes défoncées forment des cuvettes dont la profondeur surprend les automobilistes. Les infrastructures ne cessent de se détériorer, constate Clifford Molife Ossama Hlomane, habitant du township depuis les années 60. « Kliptown ne devrait pas ressembler à ça. Ce devait être un centre économique, déclare ce partisan désabusé de l’ANC. Ce qui a mal tourné ? Eh bien les cadres du parti se sont détournés des populations qui les ont élus. »

« Le gouvernement est incapable de résoudre de nombreux problèmes »

L’environnement peut paraître hostile tant il est dégradé. Nkululeko Shelembe organise pourtant des visites de Kliptown et entretient la mémoire de ce quartier, qui a selon lui été « oublié » en dépit de l’histoire qu’il symbolise : « Ce n’est pas surprenant, beaucoup d’endroits comme celui-ci ont été oubliés parce que le gouvernement est incapable de résoudre de nombreux problèmes ». Quant à la conférence de l’ANC, qui se déroule ce week-end pour élire un président ? « Les gens ordinaires ne s’y intéressent pas, balaye Nkululeko Shelembe, elle ne leur est d’aucune utilité. »

Les cadres de l’ANC se rendent parfois à Kliptown, lors des catastrophes ou pour les élections. Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est la dangereuse dégradation du quotidien.


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