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Coupe du monde 2022 : les porte-paroles, les comiques, les mauvais clients… On a classé les Bleus en fonction de leurs performances face caméra

En mission sur le terrain, avec un parcours exceptionnel les menant en finale, dimanche, contre l’Argentine, les joueurs de l’équipe de France n’ont pas toujours tout donné en conférence de presse ou en zone mixte au Qatar.

A deux jours de la finale contre l’Argentine, il y avait déjà un petit goût de nostalgie au stade Jassim bin Hamad, vendredi 16 décembre. La conférence de presse était organisée pour une ultime fois dans cette salle de padel, devenue le camp de base des Bleus à la Coupe du monde 2022. Face à la presse française et internationale pour la seconde fois du Mondial, Ousmane Dembélé et Randal Kolo Muani ont clôturé le bal, portant le total de prises de parole à 30. Franceinfo:sport, qui a assisté à tous ces points presse, parfois très longs, parfois très intéressants, et à quelques zones mixtes également, ouvre le conseil de classe.

Ils ont été rafraîchissants : Fofana, Konaté, Dembélé

Pour son tout premier rassemblement avec l’équipe de France en juin, Ibrahima Konaté a fait le show en conférence de presse en Croatie. Ultra-décontracté, il a diverti en transmettant son bonheur d’être avec les Bleus. À Doha, il est passé deux fois devant les médias avec la même joie. Très à l’aise devant les micros, le défenseur de 23 ans a toujours un léger rictus, prêt à rire. Comme lorsqu’une question lui arrive en anglais et qu’il répond spontanément « Non !« , avant de l’accepter avec le sourire.

Youssouf Fofana a aussi été taquin avec les journalistes. « Tant que vous n’êtes pas sélectionneur, ça va », rigolait le milieu monégasque en évoquant la pression de jouer en Bleu. Toujours souriant, Fofana a souvent terminé ses réponses par des rires. Rafraîchissant, tout comme Ousmane Dembélé, dont la bonne humeur est notoire. « Je leur ai fait un petit thé au gingembre et au miel et ça va beaucoup mieux », a souri l’ailier des Bleus vendredi en évoquant l’état de santé d’Adrien Rabiot et Dayot Upamecano.

Ils ont été les plus intéressants : Koundé, Griezmann, Rabiot

Quand Jules Koundé parle, on se tait et on écoute. À 24 ans, le latéral droit des Bleus dégage une grande maturité, qui se perçoit quand il prend le temps pour réfléchir avant de répondre. Précis dans ses analyses – « il a été très important dans ses choix, il a joué juste », explique-t-il sur Mbappé après le match contre l’Angleterre -, Koundé est également sérieux dans son travail comme avant le quart de finale : « Avec la vidéo, j’ai beaucoup analysé à titre personnel, pour savoir quelles étaient les récurrences du joueur contre qui j’allais évoluer. »

Foufou en-dehors des terrains, Antoine Griezmann est devenu beaucoup plus réfléchi dans l’exercice médiatique que par le passé. L’homme à tout faire des Bleus a délivré de précieuses analyses et a su parler de ses débuts en Coupe du monde il y a huit ans avec beaucoup d’honnêteté : « Le stress, les jambes lourdes. Tu fais une passe, tu ne sens pas le ballon. Et en 2014, je ne pouvais pas jouer, ce n’était pas moi. Plus on avance, plus on joue les compétitions, plus on se relâche. »

Même constat chez Adrien Rabiot, l’un des plus assidus en zone mixte. Le milieu de terrain des Bleus est devenu l’un des hommes phares de cette équipe de France, alors qu’il n’était pas le plus apprécié par le grand public. « Si mon image est un peu floue aussi, c’est parce que je le désire, je ne m’étale pas énormément et je ne montre pas tellement en-dehors du terrain. Tout dépendra de la compétition. Quand ça se passe bien, tout le monde a une belle image, tout le monde est fort« , a-t-il confié pendant la compétition.

Koundé sur la proximité France - Maroc, une saveur particulière ? "Ça a une saveur particulière, il y a beaucoup de marocains en France, c'est une belle fête, connaître des joueurs en face, ça rend les choses particulières, ça se sera un beau moment."

Ils ont porté les messages du coach : Lloris, Varane, Giroud 

Capitaine, Hugo Lloris s’est farci l’intégralité des conférences de presse de veille de match, sauf celle de la rencontre face à la Tunisie qu’il n’a pas disputée. Plus disert en zone mixte, le gardien des Bleus recrache à la perfection les éléments de langage du sélectionneur Didier Deschamps en conférence de presse. Son objectif ? Aplanir au maximum les choses avant la rencontre, tout en insistant sur le fait « d’être concentré sur le match à venir« .

Raphaël Varane, vice-capitaine, s’affine également dans cet exercice. Rien ne dépasse du discours du défenseur, qui n’a été perturbé que par l’alarme de la salle de presse du stade Jassim bin Hamad le 27 novembre. Olivier Giroud et Aurélien Tchouameni, patron en devenir, ont aussi bien rempli ce rôle. Il n’est pas anodin d’avoir vu les deux se présenter lors de la toute première conférence de presse à Doha le 17 novembre, et le second répondre aux questions des journalistes à la veille du match contre la Tunisie.

Raphaël Varane : « Il y a une force collective qui se dégage. C'est une équipe solidaire. Ils ont des forces également en contre-attaque, sur coup de pied arrêté ou sur des actions individuelles. On s'attend à beaucoup d'adversité. » Le défenseur des Bleus donne son avis sur le Maroc.

Il n’ont pas été de bons clients : Veretout, Disasi, Hernandez

Evidemment, tous les joueurs de l’équipe de France sont adeptes des éléments de langage et de la langue de bois, mais il a parfois fallu s’accrocher pour isoler une déclaration qui vaudrait le détour. Il y avait une certaine méfiance chez Jordan Veretout. Le langage corporel défensif du joueur de l’OM, bras croisés pendant vingt minutes, en a été la manifestation. D’autres ont préféré répondre le strict minimum.

Lorsqu’il a été interrogé sur les qualités d’Ousmane Dembélé, une question loin de toute polémique, Axel Disasi a rendu la réponse la plus vague possible : « On connait tous sa qualité. Avant de venir en équipe de France, je ne le connaissais pas [personnellement], je connaissais ses caractéristiques. C’est un joueur avec beaucoup de qualités et je pense qu’on pourra s’appuyer sur lui pour faire une très grande compétition. »

Plus à l’aise en espagnol qu’en français, Theo Hernandez n’est pas le joueur le plus ouvert devant les médias. Il n’a pas non plus été aidé par les questions qui lui ont été posées. Un journaliste lui a notamment dit qu’en Chine, on l’appelait « la voiture de course ». En plus de cette phrase qui n’appelait pas forcément de réponse, la traductrice s’est contentée de lui dire : « Vous êtes une super voiture. » On lui accordera un point pour la pirouette : « C’est mieux, si je suis une Ferrari. »

On aurait aimé les voir : Pavard, Mandanda, Aréola, Mbappé

Seuls trois joueurs de l’équipe de France ne se sont pas présentés en conférence de presse : les gardiens remplaçants, Steve Mandanda et Alphonse Aréola, ainsi que Benjamin Pavard, dont la rétrogradation est le fruit d’une discussion avec Didier Deschamps. On notera aussi que Kylian Mbappé a tout fait pour fuir les projecteurs, ne se présentant qu’une seule fois, après le huitième de finale contre la Pologne.

« Je n’ai rien contre les journalistes et les gens, mais j’ai besoin de me concentrer sur ma compétition. J’ai besoin de ne pas perdre d’énergie dans d’autres choses. J’ai appris que la Fédération allait avoir une amende, je m’engage à la payer personnellement. Comme ça, c’est fait », avait-il expliqué, après avoir refusé de se présenter face caméra les deux premières fois où il avait été nommé homme du match.


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