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Région de Donetsk: «Peu importe le nombre de canons Caesar, nous les trouverons»

Publié le : 17/12/2022 – 20:28

Dans la partie de la région de Donetsk désormais annexée par la Russie, « les directions de Bakhmout et d’Avdiïvka demeurent l’épicentre des combats », disent les Ukrainiens. Côté russe, on a en tout cas pour objectif de conquérir Avdiïvka, ville forteresse quasi contiguë à Donetsk. Reportage dans les tranchées tout près de cette ville.

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De notre envoyée spéciale dans la région de Donetsk,

Brouillard épais, nuit qui approche… Un manteau sombre pour un trajet discret, sur une route de plus en plus défoncée. Quelques trous, des éclats de frappe, puis on s’enfonce sous les arbres. Les flaques ont commencé à geler, mais la boue qui empêche tout passage de véhicule lourd colle aux roues et aux chaussures.

Voiture garée. Derrière, protégée entre autres par un mur de pneus de plusieurs mètres : une ambulance. Ici, à une demi-heure du premier hôpital, c’est le poste médical avancé d’un bataillon de volontaires célèbre pour sa présence dans ce conflit depuis 2014. 

« Je viens de Sibérie, je suis arrivé ici au début de la campagne, au printemps », raconte Alexander, 24 ans.

Le jeune homme travaillait dans un théâtre, avant d’arriver dans cet abri chauffé par un poêle avec une bouilloire pour le thé et le café. « J’enseigne les premiers soins de base : comment arrêter le saignement, appliquer un garrot, un pansement et des connaissances de base en premiers soins. J’enseigne et j’aide », explique Alexander.

Ici, les deux camps sont si proches qu’on peut se crier des insultes d’une tranchée à l’autre, racontent les volontaires. Alexander, qui détaille fièrement le matériel neuf de soin à disposition, dit pourtant traiter très rarement des blessures par balle. L’essentiel de son travail, c’est le traitement des blessures dues aux éclats d’obus – et beaucoup viennent désormais d’armes occidentales, dit-on ici, où l’on pointe particulièrement le doigt vers la France.

Le commandant du bataillon a ces mots tranchants : « Peu importe le nombre de canons Caesar qui ont été donnés aux Ukrainiens, nous les trouverons tous et nous les détruirons. Et le jour viendra où nous demanderons là-dessus des comptes à la France sur ces fournitures d’armes. »

Et pour trouver ces canons Caesar, mais aussi d’où viennent les tirs ukrainiens, le commandant l’affirme : de l’autre côté de la ligne de front, certains l’aident et lui transmettent des informations.

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