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Israël : l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a été expulsé vers la France

Détenu depuis neuf mois sans avoir été formellement accusé, l’homme de 37 ans s’est aussi vu retirer son statut de résident israélien.

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France Télévisions

Publié le 18/12/2022 08:04

Temps de lecture : 2 min.

Une expulsion après la case prison. Israël a renvoyé vers la France dimanche 18 décembre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, qui était détenu sans accusation formelle dans des prisons israéliennes depuis le mois de mars dernier. Défenseur de prisonniers palestiniens avant d’être lui-même détenu, Salah Hamouri « a été expulsé ce matin vers la France à la suite de la décision de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked de lui retirer son statut de résident », a précisé le ministère israélien de l’Intérieur dans un communiqué. 

Agé de 37 ans, le Franco-palestinien avait été condamné en mars à trois mois de détention administrative, une mesure controversée permettant à Israël d’incarcérer des suspects sans accusation formelle. Les autorités du pays le soupçonnaient de liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation jugée terroriste par l’Etat hébreu et l’Union européenne – ce qu’il a toujours nié.

Cette expulsion est loin d’être une surprise pour Salah Hamouri, qui avait été informé de la décision fin novembre. Entre temps, devant la justice militaire, ses avocats avaient tenté de revenir sur l’ordre d’expulsion et sur la révocation de son statut de résident de Jérusalem-Est, en vain. Né dans cette partie de la Ville sainte, annexée et occupée par l’Etat hébreu, Salah Hamouri ne dispose pourtant pas de la nationalité israélienne mais d’un simple permis de résidence.

Malgré une nouvelle audience prévue pour le 1er janvier 2023, et le soutien d’un partie de la classe politique israélienne, dont la députée arabe Aïda Touma-Slimane, les autorités du pays se félicitent d’avoir réussi à exiler Salah Hamouri. « C’est un formidable accomplissement d’avoir pu provoquer, juste avant la fin de mon mandat, son expulsion », a commenté dimanche la ministre de l’Intérieur.

Selon ses défenseurs, l’expulsion de Salah Hamouri est un « test » pour les habitants de Jérusalem-Est, comme l’a récemment plaidé son avocate Leah Tsemel. Cette dernière craint que le futur gouvernement israélien ne multiplie les révocations de permis de résident de Palestiniens nés dans la Ville Sainte. « Cette expulsion est une manoeuvre visant à entraver le travail de Salah Hamouri en faveur des droits humains, mais aussi l’expression de l’objectif politique à long terme des autorités israéliennes, qui est de diminuer l’importance de la population palestinienne à Jérusalem-Est », ont déclaré de leur côté Amnesty International et plusieurs ONG françaises dimanche dans un communiqué.


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