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Météo : pourquoi les températures sont-elles remontées aussi vite, avec parfois jusqu’à « 30 degrés d’écart en deux jours » ?

Après le pic de froid de ce week-end, le mercure est quasiment printanier sur une grande partie de l’Hexagone. Comment expliquer ce phénomène et combien de temps va-t-il durer ? Voici les réponses d’un prévisionniste de Météo France.

20°C à Biarritz, 13°C  à Rennes et Paris, 15°C à Strasbourg… Les températures sont très douces en cette semaine de Noël. Mais ce qui est saisissant, ce n’est pas tant le niveau du mercure – qui ne bat pas de record de douceur pour la saison – que l’écart avec celui de la semaine dernière. « Ce week-end, la France a connu un pic de froid, surtout sur les régions nord », rappelle, mercredi 21 décembre, François Jobard, prévisionniste à Météo France.  » En région Grand Est, c’est descendu jusqu’à -19°C localement, poursuit-il. C’était vraiment la valeur la plus basse mais on a eu plein d’endroits où on était entre -12°C et -17°C ». Sur ces mêmes plaines, le thermomètre est remonté jusqu’à 15 degrés mardi. « En schématisant, on peut dire qu’on a quasiment gagné 30 degrés », résume François Jobard.

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Comment expliquer une telle amplitude ? Si la semaine dernière a été marquée par des températures inférieures aux normales de saison, explique François Jobard, c’est à cause « des sols enneigés » : « Quand on a de la neige au sol, de la neige fraîche, on a des températures qui sont susceptibles de descendre plus bas que s’il n’y avait pas de neige au sol. » Le redoux qui a suivi en début de semaine est dû aux vents. « En fait, jusqu’au 18 décembre, on a eu des vents de tendance est à nord, des vents froids et tout d’un coup, ce lundi 19, on a eu des vents du sud-ouest, des vents qui apportent une grande douceur ».

Un mécanisme bien connu, ajoute le prévisionniste. « On a non seulement de l’air qui vient de l’Atlantique, mais même des latitudes subtropicales et donc cet air tiède, doux très humide. Donc c’est pour ça que ce redoux s’est accompagné de pluie et de vent. »

Ce changement radical de température n’est pas nouveau et « a même été observé dans des délais plus courts », précise François Jobard. Ce natif du Jura a en mémoire l’hiver 2009 dans ce département. « Il y a une station (Le Fied) qui a mesuré -28°C et le lendemain il faisait +10°C. D’un jour à l’autre on a gagné 38 degrés. C’est énorme ». Ce type de phénomène est-il plus fréquent ces dernières années avec le dérèglement climatique ? « Je ne suis pas certain, répond le prévisionniste. Ce qui est sûr, c’est qu’on a tendance à battre plus de records de douceur ».

« Par exemple, mardi matin, on a battu un record de douceur dans une station à Lyon, à l’aéroport Saint-Exupéry, note François Jobard. C’est un record de douceur nocturne, le mercure ne s’est pas abaissé sous 13 degrés durant la nuit du 19 au 20 décembre. On n’avait jamais mesuré une nuit aussi douce en décembre » à cet endroit.

Ce redoux va-t-il durer ? Faut-il faire une croix sur la neige le jour de Noël ?  » Jusqu’à dimanche on va avoir des températures qui seront régulièrement entre cinq et sept degrés au-dessus des moyennes, voire localement plus de 10 degrés, annonce François Jobard. Localement, on ne peut pas exclure des records de douceur. » Les températures vont se rafraîchir en début de semaine prochaine et l’air va « s’assécher ». Les éclaircies et le soleil devraient être de retour entre mardi et mercredi prochains avec « en corolaire de petites gelées ». « Ce ne sera fera pas si froid que ce qu’on a eu mi-décembre », prévient-il mais plutôt « un simple retour aux moyennes saisonnières. »


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