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REPORTAGE. À la veille des fêtes de fin d’année, les contrôles se multiplient dans les allées du marché de Rungis

La grande majorité des produits frais qui garnira vos tables lors des repas de fêtes provient du marché international de Rungis. À quelques jours du réveillon de Noël, le marché du Val-de-Marne bouillonne. Les commerçants s’activent, mais aussi les contrôleurs de la DGCCFR.

À Rungis, au pavillon fruits et légumes, Christophe Ripaux a enfilé sa blouse blanche pour contrôler les cagettes de clémentines. « Ces clémentines ont quelques défauts, c’est petit peu limite peut-être pour de la catégorie 1 », glisse l’agent de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes. En plus de la qualité, il vérifie les étiquettes des produits. Elles doivent répondre aux normes de commercialisations fixées par l’Union européenne. « Elles sont d’origines Espagne. Vous avez le calibre, vous avez un numéro de lot donc là a priori, il n’y a pas de soucis au niveau de l’étiquetage. Pour l’instant tout va bien », note Christophe Ripaux.

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Aucune anomalie pour le moment donc. Changement de décor, et surtout changement d’odeur : direction le pavillon fromage. Ici, on contrôle d’autres types de fraudes, Laure Auberton est inspectrice spécialisée dans les produits laitiers. « On peut avoir par exemple, des allongements des durées d’affinage. Un comté qui va avoir un affinage de 18 mois, ils peuvent le ressortir avec en affinage de 24 mois. Ça ne va pas être le même prix à la revente« , souligne Laure Auberton.

En ces périodes de fêtes, elle accorde une attention particulière aux produits à la truffe. Parmi les vedettes présentes sur les étalages : le brie à la truffe. « Typiquement ça, ça ne va pas« , fait remarquer l’inspectrice en mettant la main sur un brie. « L’étiquette qu’on a sur le fromage et sur son carton. La dénomination qui apparaît c’est donc brie, truffes d’été, 2,5% : ça ne peut pas s’appeler brie« , explique-t-elle.

En fait, le brie de Meaux est sous AOP, appellation d’origine protégée. Il est donc soumis à un cahier des charges qui lui impose une composition bien précise. Si un ingrédient est ajouté, il ne peut plus s’appeler brie de Meaux. « Je vais me rapprocher des collègues de Seine-et-Marne pour leur signaler le produit et eux iront chez le fournisseur pour faire modifier l’étiquetage« , complète l’inspectrice de la DGCCFR. Les sanctions peuvent aller de l’avertissement à la procédure pénale.

Un peu plus loin, Philippe Ammiche s’active entre ses cartons de fromage. Casquette sur la tête, il travaille à Rungis depuis 32 ans et ne voit pas les contrôles d’un mauvais œil, au contraire. « Moi je suis un rugbyman, l’arbitre au rugby s’appelle le maître de jeu : il est là, pour garantir que les lois seront bien appliquées. Il y a des règles, nous devons les respecter et ils sont là pour contrôler que nous les respectons bien« , confie simplement le grossiste.

Les 45 inspecteurs présents sur Rungis font aussi très attention à l’origine française des produits, très demandée pendant les fêtes. 

Contrôles au marché international de Rungis avant Noël

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