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Les fidèles se pressent à la basilique Saint-Pierre pour saluer Benoît XVI

Une place Saint-Pierre bondée, et beaucoup d’émotion. Des milliers de fidèles se pressaient lundi 2 janvier, dès le début de matinée, sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome pour aller se recueillir devant la dépouille de Benoît XVI, décédé samedi à 95 ans. Les funérailles du pape émérite se tiendront jeudi et seront présidées par le pape François.

Une longue file d’attente serpente depuis l’aube sur la place Saint-Pierre entourée par la colonnade du Bernin, en présence de nombreux médias et d’un millier de membres des forces de l’ordre. « Il me semblait normal de venir lui rendre hommage après tout ce qu’il a fait pour l’Église », a confié à l’AFP sœur Anna-Maria, une religieuse italienne. « C’était un grand pape, profond et unique », souligne de son côté Francesca Gabrielli, venue spécialement de Toscane, qui apprécie « l’atmosphère de recueillement » régnant dans la basilique.

À LIRE AUSSIMakarian – Le dernier voyage de Benoît XVILa dépouille de Joseph Ratzinger repose sur un catafalque tendu de tissu, entourée de deux gardes suisses en tenue d’apparat, devant l’autel principal de la basilique dominé par un baldaquin de bronze aux colonnades torsadées. Le défunt pape est vêtu de rouge – la couleur du deuil papal – et coiffé d’une mitre blanche ornée d’une ganse dorée, un chapelet et un crucifix dans les mains.

Après être passés sous un portique de sécurité, fidèles et touristes pénètrent par l’allée centrale dans la plus grande église du monde, la plupart photographiant le corps de l’ancien pape avec leur smartphone. Certains prient ou font le signe de croix.

Giorgia Meloni présente

Les portes de l’immense basilique se fermeront à 19 heures (18 heures GMT), pour ensuite rouvrir de 6 heures à 18 heures GMT mardi et mercredi. La Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni figurait parmi les premiers visiteurs.

La basilique Saint-Pierre, chef-d’œuvre d’architecture mêlant les styles Renaissance et Baroque achevé en 1626, est l’un des lieux les plus importants du christianisme, puisqu’elle abrite la sépulture de l’apôtre saint Pierre, disciple du Christ et premier évêque de Rome, dont les papes sont les successeurs.

Brillant théologien et fervent gardien du dogme, Benoît XVI, qui avait renoncé en 2013 à sa charge à cause de ses forces déclinantes, s’est éteint paisiblement samedi matin au monastère où il vivait depuis lors, situé au cœur des jardins du Vatican. Tôt lundi, son corps a été transféré vers la basilique où s’est tenu un rituel de bénédiction, en présence de son entourage proche dont le secrétaire particulier du pape émérite, Mgr Georg Gänswein.

Gardien du dogme

C’est le pape François qui présidera les funérailles de son prédécesseur jeudi, un événement inédit dans l’histoire deux fois millénaire de l’Église catholique, qui mettra un point final à la cohabitation insolite des deux hommes en blanc.

La cérémonie, « solennelle mais sobre » selon le Vatican, se tiendra à partir de 9 h 30 (8 h 30 GMT) place Saint-Pierre, là même où les funérailles de Jean Paul II avaient attiré un million de personnes en 2005.

À LIRE AUSSIDécès de Benoît XVI : « C’est un nouveau départ pour le pontificat de François »Le premier pape allemand de l’histoire moderne sera ensuite inhumé dans la crypte de la basilique où reposait Jean Paul II jusqu’en 2011, a indiqué lundi le porte-parole du Saint-Siège, Matteo Bruni. Les derniers mots de Benoît XVI, prononcés en italien quelques heures avant sa mort samedi en présence d’une infirmière à son chevet, ont été : « Seigneur, je t’aime », a rapporté Mgr Gänswein.

Après ses huit ans d’un pontificat marqué par de multiples crises, Benoît XVI avait été rattrapé début 2022 par le drame de la pédocriminalité dans l’Église. Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu’il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander « pardon » mais avait assuré n’avoir jamais couvert de pédocriminel. Un sujet évoqué par Valerie Michalak, une Allemande venue avec son mari et leurs quatre enfants, originaires de Dortmund, en sortant de la basilique : « Nous savons qu’il avait connaissance de certains détails et il n’a pas aidé à ouvrir la boîte de Pandore », regrette-t-elle.

Né en 1927, Joseph Ratzinger a enseigné la théologie durant 25 ans en Allemagne avant d’être nommé archevêque de Munich. Il est ensuite devenu le strict gardien du dogme de l’Église durant un autre quart de siècle à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi.

Dernier pape à avoir participé au Concile Vatican II, il a toutefois défendu une ligne conservatrice à la tête de l’Église, notamment sur l’avortement, l’homosexualité et l’euthanasie.


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