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Covid-19 : ce que l’on sait de XBB.1.5, le nouveau variant d’Omicron qui se propage aux Etats-Unis

Issu d’une recombinaison de deux variants d’Omicron, il est en passe de devenir majoritaire outre-Atlantique.

Pendant que le monde entier a les yeux tournés vers la Chine, où l’épidémie de Covid-19 explose, un autre variant fait son trou aux Etats-Unis. Son nom ? XBB.1.5. Au 31 décembre 2022, il était de loin le variant majoritaire dans le pays, avec 40,5% des cas, selon les estimations des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (lien en anglais).

Franceinfo fait le point sur cette nouvelle version du Sars-CoV-2, qui pourrait bien s’imposer en France.

Un rejeton d’Omicron

XBB.1.5 est l’un des derniers-nés de la grande famille Omicron, un variant super-contagieux apparu à la fin 2021. C’est un dérivé de XBB, lui-même assemblage de deux variants existants. « Quand une personne est infectée par deux variants en même temps, il peut y avoir échange de matériel génétique provenant d’un variant puis d’un autre au moment de la production de nouveaux virus. Ces nouveaux virus recombinants sont des mélanges des variants « parents » », explique à franceinfo Florence Débarre, chercheuse en biologie évolutive au CNRS.

En associant des caractéristiques qui n’existaient pas encore ensemble dans un virus, cette recombinaison peut donner « un coup de boost », avait-elle détaillé sur Twitter il y a quelques jours.

La forte progression de XBB.1.5 aux Etats-Unis a conduit un scientifique à le surnommer sur Twitter « Kraken », un monstre marin de la mythologie scandinave. Un surnom qui agace Florence Débarre, pour qui il fait inutilement peur. Sur le même réseau social, un autre scientifique plaide pour le baptiser « variant américain », même si l’OMS recommande d’éviter d’associer un virus à un pays particulier.

Une contagiosité possiblement accrue

Comme ses proches parents XBB et XBB.1, XBB.1.5 progresse plus rapidement que les précédentes variations d’Omicron. Mais cette dernière version de XBB semble encore plus contagieuse, grâce à une caractéristique particulière.

Comme l’explique le chercheur Yunlong Cao sur Twitter, XBB.1.5 est plus efficace pour se lier au récepteur ACE2 des cellules humaines, qui font office de porte d’entrée pour le virus. « Il présente une mutation qui restaure l’affinité pour le récepteur humain, un peu altérée par de précédentes mutations. L’hypothèse de travail est que c’est ce qui lui permettrait d’être plus infectieux », précise Florence Débarre. Cette contagiosité plus grande « reste à confirmer, c’est ce qu’on a l’impression de voir dans les données », nuance la chercheuse.

En revanche, il n’y a pour l’instant pas d’indication que XBB.1.5 serait plus virulent que les autres variants de la famille Omicron. « Il n’y a pas de raison de penser que cela puisse être vraiment différent, mais il n’y a pas encore de données », analyse Florence Débarre, en citant les autorités américaines de santé (lien en anglais).

Une version déjà présente en France

XBB.1.5 circule déjà dans l’Hexagone, à bas niveau pour le moment. Parviendra-t-il à s’imposer, comme aux Etats-Unis ? « C’est assez difficile à prédire. Il faudra un nombre suffisant d’introductions à succès pour le virus afin qu’il ait l’opportunité d’entrer en compétition avec la diversité des lignages déjà présents », explique au Parisien Etienne Simon-Lorière, responsable de l’unité de génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur. « Nous verrons, mais si ce qui se passe aux Etats-Unis se répète en France, nous ne serons pas surpris », prévient Florence Débarre.


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