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Livret A à 3% : « Il ne faut pas que cette hausse empêche nos investissements », s’inquiète l’Union sociale pour l’habitat

Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, s’est « battue pendant plusieurs mois pour que cette hausse soit limitée. »

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Radio France

Publié le 13/01/2023 15:19

Temps de lecture : 2 min.

La hausse du Livret A de 2 à 3% en février, annoncée par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire ne doit pas « empêcher nos investissements », s’inquiète vendredi 13 janvier Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, sur franceinfo.

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Le taux du Livret A avait déjà augmenté à deux reprises en 2022, d’abord en février, passant de 0,5 à 1%, puis de 1 à 2% en août dernier. Cette nouvelle hausse risque de contribuer à alourdir la charge de la dette du secteur des logements sociaux. Rien que « le passage de 2 à 3% représente 3,75 milliards d’euros supplémentaires de paiement d’emprunt », précise l’ancienne ministre du Logement (de 2016 à 2017, sous la présidence de François Hollande).

Si Emmanuelle Cosse reconnaît s’être « battue pendant plusieurs mois pour que cette hausse soit limitée », elle la juge tout de même « équilibrée ». « Le gouvernement et le gouverneur de la Banque de France cherchent en même temps à préserver l’épargne des Français et nos investissements », note Emmanuelle Cosse. Ces fonds du Livret A sont notamment destinés au financement des prêts aux bailleurs sociaux, qui servent notamment « aux logements neufs qu’on produit et aux travaux », explique la présidente de l’USH. Or, après les hausses successives du taux du Livret A, « nous avons 150 milliards d’euros d’encours de dette », déplore-t-elle. 

Cette hausse du taux du Livret A intervient en outre dans un contexte déjà difficile pour les bailleurs sociaux, qui doivent faire face à une flambée des coûts des travaux. Mais Emmanuelle Cosse assure que le secteur « va continuer à investir », quitte à « étaler nos endettements ». La présidente de l’Union sociale pour l’habitat garde « l’objectif de produire plus de logements sociaux et de réhabiliter plus vite ». Elle évoque ainsi entre « 110 000 et 120 000 logements sociaux » à produire, mais prévient que « cela ne sera pas facile » : « On est tous en train de revoir nos comptes », lance-t-elle. 

Pour atteindre ses objectifs, la présidente de l’Union sociale pour l’habitat appelle « le gouvernement et les collectivités territoriales à renforcer leur soutien financier aux bailleurs sociaux » et « déployer d’autres moyens pour soutenir notre activité ». Emmanuelle Cosse « espère par ailleurs qu’en 2024 le taux du Livret A soit un peu plus bas » afin de permettre aux organismes de retrouver un niveau d’investissement plus satisfaisant. 


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