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« Deep climate » : une expédition pour tester la résistance du corps à des conditions de vie extrêmes

Ils subissent actuellement des tests médicaux à Paris après avoir vécu 40 jours en autonomie dans la forêt guyanaise, sous 35 degrés et 100% d’humidité. 20 Français âgées de 25 à 52 ans, dix hommes et dix femmes tous volontaires, enchaînent désormais les prélèvements sanguins et les tests d’endurance avec toutes sortes de capteurs. Tous participent à l’expédition « Deep Climate », emmenée par le scientifique Christian Clot, qui vise à mieux comprendre la résistance du corps humain face aux conditions météo extrêmes.

Durant leur séjour, ils ont dû à la fois observer l’environnement, marcher plusieurs kilomètres par jour et s’adapter aux dangers de la forêt, aux risques de chute d’arbre et de morsure d’insecte ou de serpent.

Ces volontaires sont tous rentrés en bonne santé, mais fatigués et déconnectés. Les chercheurs veulent désormais savoir si cette expérience a laissé des traces dans leur corps et leur cerveau et voir si ces 40 jours d’hypervigilance en forêt, dans une chaleur intense, ont influencé leur endurance physique, leurs performances mentales, leurs connexions neuronales ou même leurs sens comme l’odorat ou l’ouïe.

L’étude ne fait que démarrer : dans un mois, ces mêmes volontaires partiront 40 jours en Laponie, en Finlande, pour tester cette fois leur résistance au froid, avant de se confronter à la chaleur sèche d’un désert d’Arabie saoudite en mai. Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS, ou de l’Institut du cerveau sont partenaires de toutes ces expériences.

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Avec le dérèglement climatique, une bonne partie de la population mondiale risque d’être de plus en plus confrontée à des amplitudes thermiques fortes. Le nombre de morts liées à la chaleur a d’ailleurs déjà augmenté de 68% en quinze ans dans le monde. Les tempêtes hivernales, comme celle survenue à Noël aux Etats-Unis, avec des températures qui ont chuté jusqu’à -30° en quelques heures, risquent de se multiplier.

Ces changements de température affectent non seulement notre système cardiaque et respiratoire mais aussi notre sommeil, notre appétit, et notre moral. Avec parfois également des différences entre hommes et femmes pour des raisons hormonales et physiologiques. Ce sont autant de mécanismes que la science n’a pas fini d’étudier et qu’il est utile de comprendre pour mieux s’adapter.


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