REPORTAGE. « Attention à la fermeture des portes ! » : on a assisté à l’une des formations de la RATP pour recruter des conducteurs de métro
L’opérateur des transports franciliens veut combler le manque d’effectifs avant le retour d’un service à 100% au printemps. En 2023, il y a 500 postes à pourvoir, contre 180 en 2022. Reportage lors d’une session de formation avec des futurs conducteurs.
« Mesdames et messieurs, je vous invite à ne pas gêner la fermeture des portes, s’il vous plaît, merci », lance Nicolas, aux commandes d’un simulateur de métro. Ce conducteur en formation, âgé de 27 ans, se prépare à tous les incidents possibles. « On va rencontrer des avaries ou des anomalies à la signalisation. Mais là, on n’a pas eu grand-chose », décrit Nicolas.
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La RATP met les bouchées doubles pour recruter des conducteurs de métro en Île-de-France. Il en manque encore aujourd’hui une quarantaine selon la direction, en mode dégradé, alors que le retour à un service normal est prévu pour avril. Le nombre de postes proposés bondit donc en 2023 : 500 à pourvoir, contre 180 en 2022. L’opérateur des transports franciliens espère ainsi combler le manque d’effectifs, et assure qu’il y a déjà du mieux.
Ils sont déjà une trentaine, comme Nicolas, à avoir commencé une formation depuis le début de l’année pour être opérationnel au printemps. « C’est actuellement ma première formation, raconte Nicolas. Avant, je faisais des petits travaux d’intérim, un peu de manutention, préparation de commandes… J’ai vu que la RATP recrutait beaucoup. »
« Il y a des avantages et des inconvénients comme dans tout métier. Et je pense que c’est un métier qui pourrait me plaire par la suite. »
Nicolas, conducteur de métro en formationà franceinfo
Il n’y a d’ailleurs pas de problème d’attractivité plus de 5 000 CV sont reçus chaque année par la RATP, mais moins d’un sur dix est recruté à l’issue. « On peut avoir des séries un peu moins bonnes que d’autres, explique le formateur Abdalmalik Kermiche. Donc on essaye quand même de les tirer vers le haut un maximum. Tout le monde n’est pas forcément fait pour. »
Ceux qui passent les entretiens ont quand même fait le plus dur, assure Eric Dugardin, responsable du pôle formation : « Aujourd’hui, on est à peu près à 80% de réussite. On a une évaluation théorique avec des QCM, des questions ouvertes. Une fois que ces thèmes sont abordés, on passe à une partie pratique. Aujourd’hui, 80% de réussite de nos stagiaires, c’est l’objectif qu’on souhaite atteindre. »
Avec des sessions plus nombreuses dès 2022 pour pallier le manque d’effectifs. Cela commence enfin à porter ses fruits. « Nous espérons 400 nouveaux conducteurs formés sur l’année », avance Ludovic Abelin, responsable de l’unité « formation et réglementation ».
« Nous nous organisons pour les événements majeurs qui auront lieu dès l’automne prochain avec la Coupe du monde de rugby, et ensuite à l’été 2024, les Jeux olympiques et paralympiques. »
Ludovic Abelin, responsable de l’unité formation et réglementationà franceinfo
De quoi refermer la page Covid-19 pendant laquelle les recrutements étaient en berne. Les syndicats doutent pourtant d’un retour à la normale dans trois mois. Selon Force ouvrière, en enlevant les arrêts-maladies, les conducteurs en préretraite et ceux qui vont basculer sur le RER, il manquera toujours 150 à 200 personnes à court terme aux manettes des métros.
La RATP recrutent en nombre des conducteurs de métro – Morgane Heuclin-Reffait
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