Economie

La Banque Postale construit une néobanque « pas comme les autres »

La banque sur smartphone de La  Banque Postale sera certes loin d’être la première sur le marché mais pour compenser ce retard à l’allumage face aux  N26 et autres Compte-Nickel, elle veut jouer la carte de l’image. Baptisée « Ma French Bank », précisément pour évoquer la mission en France de La Banque Postale, elle se veut un outil bancaire du quotidien mais « solidaire ».

Concrètement, cette néobanque associera des services bancaires de tous les jours ergonomiques (compte courant, moyens de paiements, crédit à la consommation, services d’assurance, etc.) et des offres de « crowdfunding » en intégrant celles de la plate-forme KissKissBankBank, acquise il y a un an par la filiale bancaire de La Poste.

« Notre banque mobile va proposer autre chose qu’un assistant personnel égoïste, nativement elle embarquera un outil de ‘crowdfunding‘ pour permettre de faire des actes solidaires avec son téléphone. Par exemple, soutenir le financement d’une boulangerie locale ou un musée de sa région. Le numérique rime souvent avec repli sur soi, Ma French Bank veut au contraire ouvrir au financement de projets locaux », explique le président du directoire de La Banque Postale, Rémy Weber aux « Echos », à l’occasion des « 2e assises de la banque citoyenne » organisées par le groupe.

VIDEO. Les GAFA vont-ils remplacer nos banques ?

Les guichetiers de La Poste en première ligne

Comme Orange, La Banque Postale mise sur sa proximité avec les foyers français : « Le ‘crowdfunding’ peut aussi être un outil ludique pour financer en famille un projet qui a du sens », fait valoir Rémy Weber.

Pour la déployer massivement sur le territoire, il compte surtout sur la force de frappe des 9.000 bureaux de Poste : les guichetiers seront en effet chargés d’ouvrir des comptes à la manière dont ils vendent déjà des abonnements téléphoniques. Les souscriptions à Ma French Bank ne pèseront pas sur les files d’attente puisqu’elles ne prendront que 8 minutes, promet Rémy Weber. L’intérêt pour le groupe ? Décupler sa conquête commerciale bancaire puisque, aujourd’hui, seuls les conseillers bancaires de La Banque Postale sont en mesure d’ouvrir des comptes.

Pour incarner physiquement son image, Ma French Bank va installer ses quartiers à Paris,  rue de Paradis, dans le « silicon sentier » juste à côté de la Maison du « crowdfunding » de KissKissBankBank. La néobanque compte en effet y ouvrir un lieu « d’incubation de jeunes pousses ».

Un call center à Lille

En revanche, les équipes chargées de traiter les demandes de ses clients – le centre d’appels – seront localisées à Lille. Sa contribution sera décisive car, comme le soulignait la directrice générale de Ma French Bank, Alice Holzman, à l’occasion de la publuication résultats de La Banque Postale fin février : « Toutes les néobanques le disent, seule la qualité de leur ‘call center’ les différencie aux yeux des clients… »

Pour tester celui de Ma French Bank, il faudra encore attendre. Rémy Weber confirme son calendrier annoncé en début d’année : une phase de tests lancée en fin d’année et un lancement grandeur nature au premier semestre 2019. « Je ne veux pas de bugs », souffle Rémy Weber.


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