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Pôles de compétitivité : fusions et coopérations ont déjà commencé

De combien de pôles de compétitivité doit disposer la France ? Cette question, véritable serpent de mer, s’est posée avec d’autant plus d’acuité ces dernières années que la cagnotte de l’Etat à se partager (le FUI) a fondu. Nombreux, les pôles ont en réalité des ambitions et des performances inégales. Le premier ministre, Edouard Philippe, les a donc encouragés jeudi «  à fusionner, se rapprocher ou bâtir des synergies avec d’autres structures ».

Si ce resserrement était pressenti de longue date – à défaut d’être toujours accepté-, le paysage des pôles n’a que peu bougé en quatorze ans. Depuis cinq ans, des fusions ont démarré, au rythme d’une par an : les alsaciens Fibres et Energivie (matériaux pour le bâtiment) ont ouvert le bal en 2014, suivis de Pegase et Risques deux pôles situés en Paca spécialistes des risques industriels. En 2016, Elopsys et Route des Lasers, spécialisés dans la photonique, ont fusionné, suivis d’AgriSO Innovation et Qualiméditerranée (agrotechnologies durables) en 2017. Dernière union en cours, celle de deux mastodontes franciliens, Cap Digital et Advancity (ville et mobilité durable, numérique) annoncée au printemps, et qui fera passer le nombre de pôles à 66.

Nouvelle carte des régions

S’il est encore difficile de mesurer les bénéfices des fusions, la plupart obéissent à une double logique, thématique et géographique. « Il n’y a pas eu d’accélération ces derniers temps », note l’Association française des pôles de compétitivité  (AFPC) . La réforme devrait changer la donne d’autant, que, rappelle Edouard Philippe, « nous tiendrons compte de la nouvelle carte des régions ».

Sans aller jusqu’à la fusion, nombre de pôles ont développé des coopérations plus ou moins formalisées, au gré de thémes de travail (santé, « smart grid », auto, numérique) en lien avec leurs filières (union des industries chimiques) ou des stratégies gouvernementales (industrie du futur). En avril, sept pôles dédiés à la santé – Alsace BioValley, Atlanpole Biotherapies, Cancer-Bio-Santé, Eurobiomed, Lyonbiopôle, Medicen Paris Region et Nutrition Santé Longévité – regroupant 1.300 adhérents, dont 1.000 PME ont annoncé vouloir développer des actions communes.

Quasiment en même temps, une « task force » se constituait dans le domaine de l’énergie : l’alliance Smart Energy French Clusters, regroupant les pôles de la Bretagne (Image & Réseaux) aux Pays de la Loire (S2E2) en passant par Paca (Capenergies) ou l’Ile-de-France (Systematic). Soit 2.000 adhérents (300 PME) et 2.300 projets labellisés pour 8 milliards d’euros d’investissements.


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