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La voiture sans chauffeur n’est pas pour demain

L’industrie automobile va investir 56 milliards d’euros cette année dans la voiture autonome… mais il faudra encore plusieurs années avant de voir des engins sans chauffeur sur les routes. Selon une étude que vient de publier le cabinet AlixPartners, une autonomie de niveau 4, sur une échelle qui en compte 5, est encore loin d’être au point, tant du point de vue technologique que de celui des coûts. Le niveau 4 permet au conducteur de détourner son attention de la route, la voiture étant capable de se mettre seule en sécurité.

Un surcoût de 21.000 euros

« D’après les données disponibles en Californie, les essais menés sur les voitures autonomes ont nécessité une intervention tous les 15.000 miles (26.000 kilomètres) », indique Laurent Petizon, associé du cabinet en France. « C’est très loin du taux observé avec une conduite humaine, d’un accident tous les 500.000 miles. » AlixPartners estime que les niveaux ne seront pas comparables avant 2023.

De même, alors que les fonctions d’automatisation de niveau 2 (régulateur de vitesse associé au maintien dans une voie de circulation, notamment) coûtent, selon le cabinet, environ 800 euros, le surcoût estimé d’un niveau 4 est aujourd’hui de 21.000 euros. Il nécessite en effet un niveau élevé d’intelligence artificielle et des équipements sophistiqués (comme les lidars, ces radars utilisant des faisceaux laser).

« Or les sondages montrent que le consommateur n’est pas prêt à débourser plus de 2.000 euros », indique Laurent Petizon. Même si la courbe d’apprentissage fera tomber ce surcoût autour de 3.400 euros en 2025, selon les estimations du cabinet, il ne sera alors toujours pas à portée de toutes les bourses.


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