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La CGT fait le pari de venir en soutien des « gilets jaunes »

Combien de « gilets rouges » se mêleront aux « gilets jaunes » ce samedi ? Le test sera important pour la CGT, puisqu’elle mobilisera aussi ce jour-là. La centrale a en effet changé de stratégie. A la veille de la première journée d’action  des « gilets jaunes » , le 16 novembre, son numéro un, Philippe Martinez, déclarait « comprendre la colère et la soutenir », mais il ajoutait : « On ne défile ni avec les gens d’extrême droite ni avec des patrons, qui, quand ils parlent de taxes, parlent aussi de cotisations sociales et autres droits sociaux ». Et la direction cégétiste tentait même de contourner le mouvement en prévoyant une journée « économie morte » en janvier.

Changement de pied

« Il a eu la main un peu lourde », note un dirigeant cégétiste. La CGT a commencé à changer de pied après le succès de la première mobilisation des « gilets jaunes ». « Il y a eu des courriers, des mails, des appels pour dire que la confédération était à côté de la plaque », raconte un responsable du syndicat.

Un autre ajoute : « Sur certains barrages, des cégétistes se sont fait mal recevoir et m’ont dit que ceux qui les tenaient étaient d’extrême droite ou n’étaient là que pour casser. Mais ailleurs, si les militants ont été réticents au départ, de nombreux syndiqués sont entrés dans le mouvement » qui a débordé le ras-le-bol fiscal pour s’élargir à la question du pouvoir d’achat. Du coup, le 20 novembre, la centrale de Philippe Martinez a appelé « tous les citoyens, les salariés actifs et retraités à se joindre aux manifestations des privés d’emploi » prévues le 1er décembre, troisième date de mobilisation décidée ensuite par les « gilets jaunes ».

« Convergence des luttes »

Dans certains endroits, des défilés syndicaux sont prévus et rejoindront des « gilets jaunes », dans d’autres, les cégétistes participeront à leurs rassemblements. A Paris, il y aura une manifestation qui partira de la place de la République et « pourrait intéresser les ‘gilets jaunes’ qui veulent éviter de se retrouver de nouveau au milieu de violents affrontements avec une extrême droite très présente », espère un syndicaliste, même si aucun ne se risque à prévoir une forte affluence. En tout cas, si « convergence des luttes » il pourrait y avoir ici ou là, elle ne correspondra pas vraiment à la doxa cégétiste.

« L’enjeu pour nous est d’être capables d’insuffler un esprit CPE dedans, en venant en soutien, en appui », rêve un cégétiste. Le mouvement contre le contrat première embauche, dernière grande victoire syndicale, date de… 2006. Il avait été lancé par les syndicats étudiants, vque les syndicats de salariés étaient venus renforcer, aboutissant à des mobilisations massives et au final au retrait de ce contrat de travail spécial jeunes. Il est vrai qu’à l’époque, la revendication était carrée et les confédérations toutes unies dans les rues et au sommet.

Réunion intersyndicale

Ce n’est pas le cas pour l’instant. Cela changera-t-il une fois passées  les élections dans la fonction publique  ? Une lettre signée par Philippe Martinez et son homologue de la CFDT, Laurent Berger, est en tout cas partie pour proposer aux six autres numéros un syndicaux – FO, CFTC, CGC, Unsa, FSU, Solidaires – une rencontre autour du 11 ou 12 décembre alors que le 11 décembre, les leaders patronaux et ceux des cinq confédérations devraient se voir.


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