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Retraites complémentaires : l’équilibre financier se rapproche à grands pas

De 1998 à 2008, les régimes de retraite complémentaire des salariés du privé, l’Agirc et l’Arrco, ont amassé des réserves. Depuis, ils les décaissent, pour éponger les déficits annuels. Mais dans deux ans, les partenaires sociaux qui gèrent ces régimes espèrent stopper le mouvement. Selon leurs prévisions, présentées ce vendredi lors d’une réunion organisée par l’Association des journalistes d’information sociale, le déficit technique sera réduit à 200 millions d’euros en 2020, contre 2,9 milliards d’euros en 2017.

Un résultat négatif marginal au regard des 78 milliards d’euros versés chaque année à 12,6 millions de pensionnés. De plus, c’est sans compter les profits financiers retirés du placement des 62,5 milliards d’euros de réserves, qui se sont élevés à 1,5 milliard d’euros en 2017 hors éléments exceptionnels, et qui devraient permettre à l’Agirc-Arrco de revenir  dans le vert dès 2019 si les marchés ne se retournent pas.

La sous-indexation n’a pas fait le plein d’économies

Les comptes de l’Agirc et de l’Arrco, dont les destins sont liés depuis plusieurs décennies et  qui vont fusionner en janvier , se redressent beaucoup plus vite que prévu. Pour 2020, le déficit attendu était encore de 2,3 milliards d’euros précédemment. Et cela, après prise en compte des  mesures d’économies décidées en 2015 par les partenaires sociaux. Sans ces efforts, les pensions des cadres auraient dû être amputées à partir de 2018. Et le déficit technique en 2020 de l’Agirc-Arrco aurait atteint 8,4 milliards d’euros.

Ce ne sont pas les ajustements paramétriques décidés en 2015 pour la période 2016-2018 qui ont permis de redresser le régime plus vite que prévu. La sous-indexation des pensions, un point en dessous de l’inflation pendant trois ans, a été moins rentable qu’espéré en raison de la moindre progression des prix (inférieure à 1 % en 2016).

Masse salariale et nouveaux comportements

La bonne surprise vient plutôt de  la croissance de la masse salariale en 2017 , qui a procuré plus de recettes à toute la sphère sociale. En outre, François-Xavier Selleret, le directeur général de l’Agirc-Arrco, évoque un gain d’efficacité grâce à la mensualisation des déclarations sociales : « L’argent arrive plus vite ; on recouvre mieux », explique-t-il.

D’autres économies s’inscrivent dans le temps long. Ainsi, la progression des pensions a tendance à ralentir, à force de réformer les retraites complémentaires depuis 1993, mais aussi le régime de base. Alors que pendant plusieurs années, les allocations progressaient deux fois plus vite que la masse salariale, « il y a eu un tassement, on a adapté le rendement », analyse Jean-Claude Barboul, le président de l’Agirc.

Au fil des réformes, les comportements changent, sans qu’on puisse anticiper à quel moment ils vont modifier l’équation financière. « Il y a plus d’incertitudes collectives sur les décisions individuelles », selon François-Xavier Selleret. Il cite l’exemple de la surcote, qui concerne désormais 13 % des assurés contre 7 % autrefois. L’assouplissement du dispositif carrières longues, quant à lui, s’est traduit par un afflux de départs en 2013-2014, puis quand la vague est retombée, par un creux et donc de moindres dépenses.


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