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L’économie française retrouvera son niveau d’avant-crise dès la fin de l’année

Publié le 1 juil. 2021 à 18:00Mis à jour le 1 juil. 2021 à 18:46

A ce stade, tous les voyants sont au vert. Les planètes sont même si bien alignées que dans sa note de conjoncture publiée ce jeudi, l’Insee table sur une croissance vigoureuse de 6 % du produit intérieur brut (PIB). L’institut est plus optimiste que le gouvernement qui prévoit « au moins » 5 %.

Selon l’organisme public, l’économie française devrait renouer avec son niveau d’avant-crise à la fin de l’année, soit un peu plus vite qu’anticipé par Bercy. Sous réserve que la progression du variant Delta n’entraîne pas la résurgence de contraintes sanitaires sévères. Ce variant est « la seule entrave sérieuse au redécollage économique auquel nous assistons, et c’est aussi pour cela qu’il faut tout faire pour éviter cette quatrième vague », a confié aux « Echos » le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal .

Le moteur de la consommation

Si l’Insee ne nie pas la menace, son hypothèse est que les restrictions qui pourraient être prises si la situation sanitaire l’imposait seraient moins pénalisantes pour l’économie hexagonale que les fois précédentes.

En attendant, tous les indicateurs invitent à l’optimisme. Le moral des chefs d’entreprise est au plus haut depuis les mois précédant la crise financière de 2008 ; celui des ménages a retrouvé son niveau d’avant-crise. Selon l’Insee, qui n’a pas revu ses prévisions pour les mois de mai et juin , le PIB français devrait ainsi progresser de 0,7 % au deuxième trimestre, puis de 3,4 % et de 0,7 % au cours des deux suivants, tiré par la consommation des ménages, principal moteur de la croissance tricolore.

Hausse du pouvoir d’achat

Depuis la levée des restrictions , l’activité a redémarré très fort. Les achats s’envolent dans tous les secteurs qui ont rouvert : l’habillement, l’équipement de la maison, etc. Les Français se sont rués dans les restaurants, ont réservé des chambres d’hôtel.

L’envie de consommer est d’autant plus vive que les revenus des Français ont été préservés . Grâce aux mesures de soutien mises en place par l’Etat (chômage partiel, aides ciblées, etc.), leur pouvoir d’achat a même enregistré une légère hausse, de 0,4 point en 2020. L’Insee prévoit qu’il augmentera encore en 2021, de 1,8 %. Et ce en tenant compte d’une inflation estimée à 1,5 % sur l’ensemble de l’année.

Du coup, après avoir grimpé à des niveaux record pendant les confinements, leur taux d’épargne devrait redescendre, autour de 15,6 % du revenu disponible brut.

L’investissement supérieur à son niveau d’avant-crise

Tout converge donc pour que la consommation reste soutenue. Selon l’organisme public, elle devrait dépasser de 1 % son niveau d’avant-crise à la fin de l’année, tout comme l’investissement des entreprises.

Depuis le début de la pandémie, l’industrie a fait preuve d’une belle résistance. Mais l’économie tricolore à la fin de 2021 ne sera pas la même qu’à fin 2019. Certains secteurs – représentant environ 10 % de la valeur ajoutée totale – devraient rester durablement pénalisés par la baisse de la demande : l’aéronautique, le transport aérien, l’hébergement et la culture par exemple. Tandis que d’autres, telles l’agriculture ou la construction, ne garderont que peu de séquelles de cette crise à terme.

De leur côté, les échanges extérieurs devraient avoir une contribution légèrement négative sur le PIB de la France. In fine, à la fin de l’année, celui-ci se situera à un niveau inférieur de 2 à 2,5 points à celui qui aurait pu être le sien si la trajectoire d’avant-crise avait été prolongée en 2020 et 2021, selon l’Insee.


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