COLOMBIEFranceInterviewMusiqueMusiqueélectroniqueRap

La sauce rap électro de Caleño

Caleño à Paris lors du tournage du clip « Luz Trasera » © Frame Pictures Absolt

Après une dizaine d’années consacrée à la salsa, le franco-colombien Jean-Paul Tamayo décide de changer radicalement de direction musicale avec son nouveau groupe Caleño. Esthétique hip hop inspirée de sonorités latines sur fond de beat électro, telle est la recette de Luz Trasera, son premier EP de cinq titres qui vient de sortir. Rencontre avec le chanteur avant son premier concert parisien sur la scène du Charolais Club au Ground Contrôl, à Paris le 8 juillet à 21h.

RFI Musique : Caleño désigne les habitants de la ville de Cali en Colombie. Pourquoi avez-vous appelé ainsi votre groupe ?
Jean-Paul Tamayo : bien que je sois actuellement parisien, je me sens tout autant caleño, car j’ai grandi et vécu par intermittence à Cali, ville où sont nés mes parents.

Vous signez un premier EP intitulé Luz Trasera. Comment pourrait-on traduire ce titre ?
Luz Trasera signifie littéralement « feu arrière ». C’est une image pour représenter une lumière rouge dans la nuit qui nous guide sur le chemin de la vie. Il s’agit d’un leitmotiv: chercher sa propre voie, tout faire pour accomplir ses rêves. Malgré les difficultés, il faut garder sa détermination pour aller de l’avant. Jusqu’à atteindre ce point, où l’on peut devenir soi-même une lumière dans l’obscurité pour d’autres.

Vous chantez naturellement en espagnol. Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos textes ?
Mes textes parlent de la société, de l’exil en terre inconnue, des problèmes environnementaux, des rêves et de leur confrontation à la réalité. J’aborde aussi la situation politique dans mon pays d’origine, la Colombie. Avant de me consacrer à la musique, j’ai fait des études en science politique et relations internationales. J’en ai gardé un intérêt et une préoccupation pour les sujets sociétaux.  

© Artwork Camino Real

Couverture de l’EP « Luz Trasera ».

Pour cet EP vous avez fait appel à Lucas Simoneau un producteur français. Que vous a apporté cette collaboration ?
Cette rencontre avec Lucas m’a permis de faire naître ce projet, que j’avais en tête depuis un moment. Son apport n’a pas été uniquement de matérialiser les idées musicales que je m’imaginais. Il a réussi à me cerner au fur et à mesure de notre travail, composer en fonction de ma voix et de ma manière de la poser sur ses bandes-sons.

Musicalement, votre esthétique est hip hop inspirée de sonorités latines sur fond de beat électro. Pourquoi ce choix artistique ?
Ce sont les musiques que j’écoute depuis tout petit : Daft Punk, Cassius, Masters at Work, IAM, Secteur A, feu The Notorious B.I.G …  J’ai été élevé à la salsa mais aussi à toutes ces influences musicales. Jusqu’à présent je n’avais pas eu l’opportunité de les exprimer artistiquement parlant.

On perçoit des clins d’œil cinématographiques dans vos habillages sonores. Pourquoi ces références au 7e art ?
Lucas et moi nous sommes très cinéphiles. Quand nous travaillons les arrangements des morceaux, on se projette tant sur ce que ça peut donner en concert mais également sur le rendue images à travers les clips musicaux. C’est pourquoi nous travaillons la mise en scène des sons avec des sound designs d’où ces références à des séries ou à des films…

Après une dizaine d’années consacrée à la salsa au côté d’artistes de renom de New York et Porto Rico, vous effectuez un virage à 360 degrés avec cette orientation hip hop. Comment c’est effectué cette direction? Vous estimiez avoir fait le tour de la salsa ?
Je suis loin d’avoir fait le tour de la salsa, même si je considère avoir déjà une bonne expérience dans ce genre musical. Le choix du virage vers le hip hop s’est fait naturellement. Cela faisait quelques temps que j’y pensais. Le fait de m’installer à nouveau à Paris après plusieurs années à l’étranger, m’a aussi permis de mieux me projeter sur de nouveaux projets, dont celui de Caleño. Encore une fois, le hasard des rencontres a fait que je suis tombé sur la bonne personne pour ce changement de direction artistique.    

Est-ce liée également à votre rencontre avec le rappeur français d’origine colombienne Rocca des célèbres groupes La Cliqua et Tres Coronas ?
La collaboration avec Rocca a renforcé ma volonté d’explorer de nouveaux horizons. Je l’ai invité sur le titre El Precio extrait de mon dernier album salsa en 2019. De son côté, Tres Coronas a invité Caleño sur son dernier album Nueva Era en 2020.

Luz Trasera disponible sur toutes les plateformes ( Wisband /RFI Talent) 

Facebook / Instagram / Youtube


Continuer à lire sur le site France Info