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Peugeot Inception : design tranchant pour avis tranché

Changement d’époque pour Peugeot à l’occasion du passage au tout électrique, son concept dévoilé au CES de Las Vegas révèle aussi une nouvelle identité.

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Les zones deformables qu'imposent les normes de chocs pieton n'autoriseront sans doute pas le passage en serie de l'Inception, car tres agressives.
Les zones déformables qu’imposent les normes de chocs piéton n’autoriseront sans doute pas le passage en série de l’Inception, car très agressives.

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Admiration ou déception, exception, en tout cas, aux codes les plus pratiqués du design automobile. Peugeot a profité du CES de Las Vegas pour lâcher la bride à sa créativité, certains croyant y voir un bout des véhicules à venir. L’Inception est un concept plutôt à rebrousse-poil du design plus arrondi et consensuel des modèles actuels, qui se caractérisent beaucoup par des calandres béantes encadrées par les feux de jour en dents de morse.

Il faut dire qu’il y a derrière cette affaire un passage de témoin entre le design d’hier et celui de demain. Parti par surprise chez Renault, Gilles Vidal a façonné la physionomie des Peugeot actuelles qui rencontrent un grand succès. Il a été remplacé par Matthias Hossann, qui définit ici les tendances pour le futur et le changement d’époque.

Si les flancs pincés, repris du concept e-Legend de 2018, sont un hommage à son prédécesseur, tout le reste est nouveau avec des lignes acérées, relativement pures. Seules les faces avant et surtout arrière apparaissent complexes, mais ce sont elles qui précisément changeront le plus pour un modèle de série. On pense notamment aux zones déformables qu’imposent les normes de chocs piéton, celles de l’Inception paraissant plutôt conçues pour les couper en rondelles. Les feux adoptent les trois griffes qui seront sans doute la future signature lumineuse.

Langage des signes

Mais on sait qu’il ne faut pas prendre un concept au pied de la lettre, notamment ces portes ouvrant sur un habitacle sans montant central, sous un pare-brise surplombant le pédalier et débordant sur le toit. Il n’y a pas non plus de volant au sens habituel. Celui-ci est une sorte de boîtier rectangulaire percé de quatre anneaux et à écran central. On ne le touche pas vraiment car, si on veut conduire soi-même – la robotisation est aussi au programme –, les actions se feront par la gestuelle comme sur les jeux vidéo, un langage des signes bien étrange.

Comme l’est le cylindre supérieur destiné à afficher des informations complémentaires. Évidemment, l’habitacle futuriste peut se transformer en salle de spectacle avec hi-fi Focal et grand écran. Les sièges, formés sur un profilé de métal recouvert d’une garniture en matériaux recyclés constituée de bulles gonflables, doivent encore démontrer leur confort et le maintien en conduite dynamique.

Inception, signifiant « le début » en latin, marque bien les intentions de la marque, qui utilise ici pour la première fois la plus grande des trois plateformes dédiées à l’électrique de Stellantis. Sur Inception, qui atteint 5 m de long mais se donne des allures de coupé à 1,34 m de haut, elle cache deux moteurs électriques de 680 ch (500 kW) alimentés par une batterie grande autonomie de 100 kWh fonctionnant sous 800 V. Peugeot avance pour cette intégrale une autonomie de 800 km et une recharge rapide de 30 km par minute, soit vingt minutes pour passer à 80 %. Cette plateforme ira chez les marques de standing de Stellantis, qui trouvera ainsi peut-être matière à l’amortir.


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