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Pénurie de carburants : comment sont recensées les stations-service en difficulté ?

Entre un quart et un tiers. C’est la part des stations-service « en difficulté », mi-octobre, conséquence du mouvement de grève dans les raffineries et dépôts de carburants depuis fin septembre. Dans le détail, 27,3% des stations-service étaient ainsi affectées par la rupture d’au moins un de leurs produits en France hexagonale, samedi 15 octobre, selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Soit une légère amélioration par rapport à la veille (28,5%).

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Dans les commentaires du live de franceinfo, vous êtes pourtant nombreux à contester ces chiffres, évoquant des situations souvent plus détériorées près de chez vous que les chiffres annoncés au niveau national. Comment l’expliquer ?

En théorie, chaque station-service peut déclarer deux fois par jour, avant 8 heures et avant 16 heures, sa disponibilité en carburant et les prix affichés à la pompe sur un portail dédié, explique le ministère de la Transition énergétique à franceinfo. Mais seules les stations qui distribuent plus de 500 mètres cubes de carburant par an sont dans l’obligation de le faire, soit environ « 9 500 stations sur les 11 000 » que compte le territoire, précise-t-il. Ces données sont ensuite agrégées par les services du ministère afin d’obtenir le pourcentage de stations en difficulté au niveau départemental, régional et national.

Première explication à l’écart constaté par certains de nos lecteurs : la disparité géographique est très forte. En région Ile-de-France, le taux de stations « en difficulté », samedi, était ainsi bien plus élevé qu’au niveau national, avec 39,9% de stations concernées contre 27,3% pour l’ensemble du pays. Par ailleurs, à l’inverse de la tendance au niveau national, la situation s’aggravait, puisque seules 37% des stations étaient concernées par des pénuries vendredi dans la région. Au contraire, seules 22% des stations étaient « en difficulté », samedi, dans les Hauts-de-France (contre 25,3% la veille).

Deuxième explication : toutes les stations-service ne remontent pas quotidiennement leurs données, comme elles sont censées le faire, reconnaît le ministère de la Transition énergétique. La part de ces stations varie selon le territoire : à Paris, dimanche en fin de matinée, 20 stations sur 33 n’avaient pas actualisé leurs données le jour même, sans qu’il soit possible de savoir combien d’entre elles étaient tenues de le faire au vu de leur taille.

Les données peuvent donc être faussées par cette absence d’information. « Si une station est en rupture mais ne le déclare pas sur le site, nous n’avons pas de moyen de le savoir », souligne le ministère de la Transition énergétique, assurant « relancer très régulièrement tous les opérateurs de réseaux pour que les déclarations soient bien effectuées ». L’ensemble des stations devant se déclarer reçoivent ainsi quotidiennement « un mail et une alerte » sur la page qui leur est dédiée sur le portail du gouvernement, précise la même source.


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