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Coupe du monde 2022 : comment Olivier Giroud a convaincu Didier Deschamps de le sélectionner

Appelé à seulement deux reprises en équipe de France depuis l’Euro 2021, l’attaquant de l’AC Milan figure bien dans la liste annoncée par le sélectionneur, mercredi, pour le Mondial au Qatar.

On peut être champion du monde en titre, deuxième meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France et essentiel en club mais attendre fébrilement l’annonce de Didier Deschamps. C’est ce qu’a dû ressentir Olivier Giroud devant son poste de télévision, mercredi 9 novembre, avant de voir son nom apparaître dans la liste concoctée par le sélectionneur pour la Coupe du monde 2022 au Qatar (20 novembre-18 décembre).

« J’ai une position par rapport à Olivier (Giroud), il la connaît. La situation a évolué, c’est pour ça que je considère que c’est mieux pour l’équipe de France qu’il soit avec nous », a expliqué Didier Deschamps sur TF1 après l’annonce de sa liste.

La sélection d’Olivier Giroud parmi les 25 joueurs appelés n’avait en effet rien d’automatique aux yeux du sélectionneur. Depuis l’Euro 2021, durant lequel il avait passé seulement quarante minutes au total sur la pelouse, son statut s’est étiolé. Après l’élimination en huitièmes de finale par la Suisse (3-3, 5-4 aux t.a.b.), l’avant-centre de 36 ans n’a été appelé qu’à deux reprises sous le maillot bleu sur six rassemblements possibles : en mars puis en septembre 2022. Le point commun ? Karim Benzema était blessé.

« Quand un joueur a un statut, et qu’il l’a mérité, c’est très difficile à vivre, pour ne pas dire impossible, de revenir et d’avoir un autre statut en étant là, justifiait alors Didier Deschamps en conférence de presse, le 21 mars dernier. Avoir moins de temps de jeu, psychologiquement, cela a des conséquences sur lui-même et le groupe.« 

Mais à chaque fois qu’il a été appelé, le natif de Chambéry a parfaitement répondu. Toujours titulaire, il a inscrit trois buts en quatre matchs pour porter son total de réalisations chez les Bleus à 49, à seulement deux longueurs du record de Thierry Henry. En club aussi, Olivier Giroud s’est montré très performant cette saison avec notamment quatre buts sur ses cinq dernières rencontres pour l’AC Milan, dont celui de la victoire en sortie de banc, contre La Spezia (2-1), samedi dernier. « C’est acté depuis un bon moment, même quand il était moins bien », a assuré Didier Deschamps, mercredi.

Le buteur international Olivier Giroud, lors du match contre l'Autriche le 22 septembre 2022. (FRANCK FIFE / AFP)

Le buteur international Olivier Giroud, lors du match contre l'Autriche le 22 septembre 2022. (FRANCK FIFE / AFP)

Car c’est surtout au niveau de l’état d’esprit que le vainqueur de la Ligue des champions 2021 avec Chelsea a convaincu Didier Deschamps. « Je n’ai pas changé dans ma tête mais il y a des choses qui, dans les discussions que j’ai avec Olivier et les autres joueurs et les éléments que j’ai en plus sur et en-dehors du terrain, m’amènent à réfléchir, a expliqué Didier Deschamps en conférence de presse, mercredi. Si je fais ce choix-là, c’est que j’ai confiance en Olivier. » Ce que confirmait Giroud, en septembre, sur M6 : « Même en étant sur le banc, j’ai toujours tiré dans le sens de l’équipe. Je n’ai jamais mis le souk dans un vestiaire.« 

Il a aussi profité d’une concurrence qui n’a pas su tirer son épingle du jeu et saisir les opportunités. Wissam Ben Yedder et Moussa Diaby en tête. Le premier n’a jamais été très efficace en sortie de banc (3 buts en 19 sélections) tandis que le second – moins en vue que la saison dernière en Bundesliga – avait été décevant lors de ses deux titularisations du mois de juin, en Ligue des nations (en Croatie et en Autriche).

D’autant plus que l’état de forme inquiétant de Karim Benzema – 28 minutes de jeu sur les cinq dernières rencontres du Real Madrid – incite sûrement le staff des Bleus à densifier le banc. Puisque c’est bien depuis la touche qu’Olivier Giroud devrait débuter les rencontres de la Coupe du monde.

Sauf que, depuis l’Euro, Didier Deschamps ne l’a jamais installé dans ce statut de remplaçant dont il estimait que le Savoyard aurait du mal à s’accoutumer. Un caillou dans la chaussure du sélectionneur qui a préféré l’appeler seulement en l’absence de Karim Benzema et n’a pas pu, ainsi, jauger l’état d’esprit du Milanais en tant que doublure.

Olivier Giroud devra donc joindre ses actes à la parole en ne polluant pas la vie de groupe pendant le Mondial. La réussite de l’équipe de France à défendre son titre en dépendra en partie.


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