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Affaire Bastien Vivès : une association porte plainte pour « diffusion d’images pédopornographiques » contre l’auteur et deux éditeurs

L’association Innocence en danger vise trois ouvrages de l’auteur de bandes-dessinées, dont une exposition au festival d’Angoulême a suscité une levée de bouclier avant d’être annulée à cause de menaces.

La polémique autour de Bastien Vivès sera-t-elle tranchée en justice ? L’association de protection de l’enfance Innocence en Danger a déposé plainte lundi 19 décembre contre l’auteur de bande dessinées et les éditeurs de trois de ses ouvrages, Glénat et Les Requins marteaux, a appris franceinfo de sa présidente Homayra Sellier mardi, confirmant une information de RMC.

La plainte vise trois délits : « diffusion d’images pédopornographiques », « incitation à la commission d’agressions sexuelles sur mineurs » et « diffusion à un mineur de messages violents ». Trois ouvrages de Bastien Vivès sont concernés : La Décharge mentaleLes Melons de la colère et Petit Paul. Ce dernier ouvrage avait fait l’objet d’un signalement à la justice en 2018, peu après sa parution, qui avait été classé sans suite début 2019 pour « absence d’infraction ».

Dans sa plainte, consultée par franceinfo, Innocence en danger explique viser trois ouvrages « dans lesquels des mineurs sont représentés tant dans le cadre d’activités sexuelles avec des majeurs qu’exhibant leurs parties intimes ». Le personnage principal de Petit Paul, âgé de 10 ans, « se voit violer à plusieurs reprises », détaille l’association. Dans La Décharge mentale, « ce sont des mineures de 15 et 10 ans qui sont représentées comme pratiquant des actes de fellation sur des personnes majeures (…) dans un cadre incestueux clairement établi ».

L’association accuse l’auteur de « banalisation » d’actes pédocriminels. « Il parait difficilement concevable que Mr Vivès n’ait pas l’intention de propager un discours incitant à la commission de tels actes », poursuit-elle dans sa plainte.

L’œuvre de Bastien Vivès, 38 ans, devait faire l’objet d’une exposition au Festival d’Angoulême, fin janvier. Son annonce a entraîné une levée de boucliers, notamment en ligne, l’auteur se voyant reprocher plusieurs bandes dessinées mettant en scène des relations sexuelles entre des enfants et des personnes majeures, ainsi que des propos au sujet de l’inceste. 

Invoquant des menaces visant l’auteur et les organisateurs, le Festival a annoncé le 14 décembre l’annulation de l’exposition. Le lendemain, dans un message sur Instagram, Bastien Vivès a présenté ses excuses pour certains de ses propos, tout en contestant toute « complaisance » envers la pédocriminalité.

« Une représentation ou une image d’un mineur en situation pornographique est punie par la loi. Il m’apparaît qu’un certain nombre de dessins [de Bastien Vivès] relèvent de la loi », déclarait la secrétaire d’État chargée de l’Enfance Charlotte Caubel, magistrate de profession, le 15 décembre sur franceinfo. « C’est à la justice de se prononcer pour qualifier les faits », avait-elle alors estimé.


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