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Polémique après la décision de la Tunisie de déporter une vingtaine de migrants

Publié le : 28/12/2022 – 04:44

En Tunisie, un groupe de ressortissants de pays subsahariens est menacé d’expulsion depuis une décision du gouvernement de Najla Bouden annoncée jeudi 23 décembre. Arrivés en Tunisieen 2011 via la Libye, ils doivent désormais rentrer dans leurs pays respectifs « dans les plus brefs délais », juge Tunis. Une ONG spécialisée dans la question migratoire a exprimé son « indignation devant la décision répressive et inhumaine ».

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Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem

« Bon, en tout, il y a dix chambres ici et en haut il y a neuf chambres. Vous voulez aller en haut ? », annonce Adam Traoré dans le tour des lieux, un peu amer. Il est arrivé en Tunisie bien malgré lui :

« En 2002, il y a eu la guerre en Côte d’Ivoire, la Côte d’Ivoire a traversé une crise de 10 ans, à cause de cette guerre, on s’est déplacés. On s’est retrouvés comme ça en Libye. On a fui deux guerres, on a fui la guerre en Côte d’Ivoire et on arrive en Libye, il y a une autre guerre qui est là, qu’on fuit encore. »

Érythréens, Tchadiens, Ghanéens, Ivoiriens, Égyptiens, Soudanais… En tout, au plus fort de la guerre en Libye, ils sont plus d’un million à avoir afflué en Tunisie. Depuis, ces exilés sont rentrés chez eux ou ont été accueillis dans des pays occidentaux. Restent Adam et ses amis, 25 déboutés du droit d’asile :

« Nous tapons à toutes les portes. Le HCR (Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU – ndlr) nous dit qu’il n’y a pas de solution pour nous et qu’il faut retourner chez nous, dans nos pays. »

Considérés comme des ressortissants de pays sûrs, Adam et ses amis ont appris dans les médias que les autorités tunisiennes souhaitent désormais les expulser. Aujourd’hui, leur seul soutien vient de la société civile tunisienne. Romdhane Ben Amor est le porte-parole du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES) :

« Ce qu’on avait proposé c’est que les pays impliqués dans la guerre en Libye, la Tunisie et le HCR se réunissent pour trouver une solution On parle de personnes qui ont passé plus de huit ans dans le désert dans des conditions très dures et qui se retrouvent maintenant en Tunisie sans rien savoir de ce qui les attend et sans assistance de base. »

Si elle se confirme, cette expulsion risque de créer un précédent, selon les militants des droits de l’Homme.

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