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Viols de Mazan : le mari qui droguait sa femme pour la livrer à des hommes accusé de viol et de meurtre en région parisienne

Ecroué pour avoir orchestré et filmé les viols répétés de sa femme par des inconnus recrutés sur internet, le retraité de Mazan a été mis en examen par le parquet de Nanterre pour le viol et le meurtre d’une jeune femme en 1991 à Paris, et une tentative de viol en 1999 en région parisienne.

Alors que le dossier des viols de Mazan est toujours en cours d’information au parquet d’Avignon, deux autres affaires viennent de rattraper le retraité de 70 ans, écroué pour avoir drogué et livré sa femme à une quarantaine d’hommes recrutés sur internet dans son pavillon de Mazan (Vaucluse). L’homme doit à présent également répondre d’accusations de tentative de viol, viol et meurtre, a indiqué jeudi 12 janvier 2023 le parquet de Nanterre à France 3 Provence Alpes, confirmant une information de Vaucluse Matin (payant).

Les faits datent de l’époque où le couple vivait encore en région parisienne. Le 4 décembre 1991, Sophie Marne, une jeune employée d’agence immobilière de 23 ans, est retrouvée morte à Paris alors qu’elle avait rendez-vous avec un client pour la visite d’un logement. La victime a été droguée à l’éther, frappée avec une arme blanche, ligotée et violée avant d’être tuée.

Dans l’autre affaire, survenue le 11 mai 1999 à Villeparisis en Seine-et-Marne, la victime est également employée d’une agence immobilière, mais elle réussit à échapper à son agresseur, qui tente de l’endormir à l’éther pour la violer.

Les deux affaires, non élucidées et toutes deux clôturées par des non-lieu, auraient pu en rester là. Mais 23 ans après la tentative de viol de Villeparisis, les enquêteurs font des rapprochements entre les deux « cold case », frappés par la similitude du mode opératoire et du contexte des faits, « tous deux commis dans le cadre d’une visite d’appartement, les deux victimes étant toutes deux agents immobiliers« , a précisé le parquet de Nanterre jeudi 12 janvier 2023 à France 3 Provence Alpes.

Le 12 et 13 octobre 2022, le retraité de Mazan est extrait de sa cellule pour être entendu par le juge d’instruction saisi des deux affaires conjointement par réquisitions supplétives du parquet. 

A l’issue de sa garde à vue, le suspect est mis en examen « pour le meurtre précédé, accompagné ou suivi d’un autre meurtre comme le 4 décembre à Paris, et pour la tentative de viol avec arme commise le 11 mai 1999 » et écroué. 

Rattaché à la tentative de viol de Villaparisis par son ADN, le suspect reconnaît son implication, mais il nie être le meurtrier de Sophie Marne, pour lequel aucune preuve n’a pu le désigner formellement, selon Vaucluse Matin.

Dans le même temps, à Avignon, l’enquête se poursuit. A ce jour, près de 50 hommes, âgés de 25 à 70 ans, sont mis en examen pour voyeurisme aggravé et viols, certains sont placés en détention préventive.

Ces « clients » recrutés par internet ont été identifiés sur les vidéos que le mari réalisait à leur insu pendant leurs rapports sexuels avec sa femme assommée par de puissants anxiolytiques.

Le couple sexagénaire, originaire de la région parisienne s’est installé à Mazan en 2010. Les viols ont débuté dans la foulée. 

Ce n’est que le 12 septembre 2020, que la sordide affaire éclate, quand le mari se fait attraper dans un supermarché de Carpentras en train de filmer sous les jupes des femmes.

Au domicile du voyeur, les enquêteurs découvrent quelque 20.000 images à caractère pornographique.

Dans cette procédure, le mari est accusé de viol et de complicité de viols aggravés par l’administration d’une substance de nature à altérer le discernement de la victime, à l’atteinte à l’intimité de la vie privée par la captation et la diffusion d’images à caractère sexuel. 

La fille du couple a retracé le calvaire de sa mère dans un livre Et j’ai cessé de t’appeler papa, sorti en avril 2022 aux éditions Jean-Claude-Lattès.


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