Electricité : le risque de coupure est « derrière nous », selon RTE

« L’essentiel des risques [de coupures] est derrière nous« , estime ce mercredi 18 janvier sur franceinfo Xavier Piechaczyk, président du directoire du gestionnaire du réseau d’électricité RTE. Selon lui, les risques de délestages d’électricité « se concentraient sur les mois de novembre, décembre et début janvier » parce qu’à ces périodes, « le nucléaire était très peu disponible« .

>> La baisse de la consommation d’électricité se « maintient », -7,5% la semaine dernière

La période critique est passée et RTE constate que la baisse de la consommation d’électricité « se stabilise« . « C’est -7,5% sur la dernière semaine et, depuis le début de l’hiver, ça se stabilise à -8,5% » en moyenne, à température normale, précise Xavier Piechaczyk. « C’est considérable« , salue le président du directoire de RTE. Il salue « une bonne nouvelle » en demi-teinte, positive parce qu’elle montre que « les Français ont suivi les gestes de sobriété » mais négative parce qu’elle prouve aussi « que certaines entreprises ont baissé leur production ». RTE évoque « un mélange difficile à répartir » entre une sobriété choisie des Français et une contrainte économique, « le signal prix« , qui a pu porter préjudice à certaines entreprises.

« Il reste encore une période qui présente quelques risques« , nuance toutefois Xavier Piechaczyk. Selon lui, il existe encore un risque de coupure « autour de la deuxième quinzaine de février« , en cas de « vague de froid importante et longue » cumulée au retour en maintenance de plusieurs réacteurs du parc nucléaire. « Il peut y avoir une bulle de froid fin février, on l’a déjà vu en France« , prévient le président du directoire de RTE qui ne peut pas, à ce stade, compter sur des prévisions météorologiques fiables. « Pendant cette période, il faudra être encore vigilant« , résume Xavier Piechaczyk.

Concernant l’état et la disponibilité du parc nucléaire, Xavier Piechaczyk  assure que « la trajectoire de la disponibilité du nucléaire est conforme aux prévisions publiées en septembre« . Le cap des 45 gigawatts (GW) de capacité de production d’électricité nucléaire disponible a été franchi et 43 réacteurs fonctionnent actuellement. RTE assure qu’EDF « fait ses meilleurs efforts pour remonter la disponibilité du parc de production » pour « préserver l’hiver« .

Pour Xavier Piechaczyk, la France est « mieux préparée » à gérer d’éventuelles « tensions sur le système électrique« , d’autant que « le marché est en train de se tasser« . Le prix spot, établi sur le marché de l’énergie, par les bourses le jour J pour le lendemain, est revenu « autour de 100 euros« , après avoir atteint des « niveaux mirobolants à plus de 1 000 euros il y a quelques semaines« , se réjouit le président du directoire de RTE, pour qui « l’enjeu principal » désormais « c‘est la refonte du marché européen » afin de pouvoir structurellement déconnecter les prix de l’électricité des prix du gaz pour mettre fin à l’effet « yoyo » des prix de l’électricité.