RDC: le gouvernement confirme un cas d’Ebola au Nord-Kivu

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Le gouvernement de la République démocratique du Congo a confirmé un nouveau cas de maladie à virus Ebola (MVE) dans l’est du pays, sur lequel les autorités sanitaires enquêtaient depuis la semaine dernière, affirme ce mardi 23 août le ministère congolais de la Santé.

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L’échantillon prélevé sur la personne malade – une femme de 46 ans décédée le 15 août dans la zone de santé de Beni (Nord-Kivu) – « a été testé positif à la MVE (…) à Beni puis confirmé au laboratoire de l’INRB [Institut national de recherche biomédicale] de Goma », chef-lieu de la province, indique le ministère de la Santé dans un communiqué daté du 21 août et rendu public tard lundi soir.

Le séquençage a montré par ailleurs que ce cas était « lié à une souche de la 10e épidémie de 2018 [qui avait déjà frappé le Nord-Kivu] et non à une nouvelle introduction du virus », ajoute le texte, assurant que les équipes « sont déjà à pied d’œuvre sur le terrain pour mener les activités de riposte ». Environ 160 cas contacts ont été identifiés à ce jour, précise le ministère.

« Il s’agit peut-être d’un virus qui était dormant chez un guéri de la maladie. On sait aujourd’hui que les guéris de la maladie d’Ebola peuvent garder le virus pendant un certain nombre de temps. Les recherches sont encore en cours pour mieux comprendre ce qui se passe chez ces guéris », explique le Dr Gervais Folefack, coordinateur du programme des urgences pour l’OMS en RDC, joint par Pierre-Yves Georges du service Afrique de RFI.

Le bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait annoncé samedi qu’une enquête était en cours sur ce cas suspect, enregistré moins de deux mois après la fin officielle de la 14e épidémie d’Ebola survenue en RDC depuis 1976, qui avait fait dans l’ouest cinq morts en trois mois.

L’épidémie survient dans une zone où il y a une insécurité

Une épidémie bientôt maîtrisée malgré l’insécurité ?

« Ça nous inquiète bien sûr parce qu’Ebola, c’est quand même une maladie grave. C’est une maladie contagieuse, avec une létalité très élevée, et ça nous inquiète aussi parce que l’épidémie survient dans une zone où il y a une insécurité », continue le Dr Gervais Folefack. 

Pourtant, le coordinateur du programme des urgences pour l’OMS en RDC se veut positif. « Le pays a quand même un certain nombre de capacités, parce qu’on a quand même fait face à plusieurs épidémies de maladies du virus Ebola. Donc, il y a des capacités en termes de ressources humaines. Les vaccins arrivent à Béni aujourd’hui. Je crois qu’il y a quand même des capacités en place qui peuvent permettre de circonscrire l’épidémie le plus rapidement possible », affirme-t-il à RFI.

Des propos appuyés par la Dr Matshidiso Moeti, directrice Afrique de l’OMS, par communiqué, dans lequel elle souligne que « les autorités sanitaires du Nord-Kivu ont réussi à stopper plusieurs flambées d’Ebola et, en s’appuyant sur cette expertise, il ne fait aucun doute que celle-ci sera rapidement maîtrisée ». Le bureau régional de l’OMS précise que la RDC « dispose de 1 000 doses de vaccins ERVEBO contre le virus Ebola, dont 200 seront envoyées à Beni cette semaine ». « La vaccination en anneau, qui consiste à vacciner les contacts et les contacts des contacts afin de freiner la propagation du virus et de protéger des vies, devrait commencer prochainement », ajoute ce dernier.

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(et avec AFP)


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