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Environnement : la présence de « polluants éternels » dans l’eau « probablement sous-estimée », selon l’ONG Générations futures

Les « polluants éternels » sont une famille de composés chimiques de synthèse, regroupant plus de 4 700 molécules soupçonnées pour certaines d’avoir un impact néfaste sur la santé.

La présence dans les eaux de substances chimiques surnommées « polluants éternels » est « probablement sous-estimée » en France, prévient jeudi 12 janvier l’ONG Générations futures, qui demande plus de transparence et leur future interdiction.

Les perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse, regroupant plus de 4 700 molécules soupçonnées pour certaines d’avoir un impact néfaste sur la santé. Elle doivent leur surnom à leur cycle de vie très long. Dotées de propriétés antiadhésives, imperméables et résistantes à la chaleur, ces substances sont présentes dans plusieurs domaines industriels et des objets de la vie courante : produits en téflon, emballages alimentaires, certains textiles…

Générations Futures a analysé la présence de 18 de ces PFAS dans les eaux de surface (rivières, lacs, étangs…). « Près de 4 échantillons sur 10, exactement 36% des échantillons, contiennent au moins un PFAS quantifié », a alerté Pauline Cervan, de Générations Futures, lors d’une présentation à la presse jeudi. Un chiffre « largement supérieur », de 11 points, à l’état des lieux de l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) en 2011.

Ce nouveau tableau n’est toutefois pas exhaustif et se heurte à des limites méthodologiques importantes, souligne l’ONG. La fréquence des recherches est ainsi très variable selon les départements, avec un nombre de PFAS recherchés, des méthodes d’analyse et surtout des seuils de détection très différents.

« Nous pouvons toutefois montrer que la pollution des eaux de surface par les PFAS est généralisée sur le territoire français, seulement 5 départements n’ayant pas retrouvé de PFAS dans leurs eaux en 2020 », conclut Générations futures dans son rapport.

Compte-tenu des problèmes méthodologiques rencontrés, elle souhaite surtout « alerter sur les faiblesses des stratégies de recherche et les faiblesses des méthodes d’analyse employées », estimant « probable que cette pollution aux PFAS des eaux de surface soit largement sous-estimée dans certains départements ». L’ONG demande au gouvernement français de soutenir une « interdiction de l’ensemble des PFAS dans l’Union européenne ». En France, le gouvernement a promis pour janvier 2023 un « plan d’action » pour mieux encadrer l’usage de ces polluants.


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